Au Marché des Auteurs Nivernais

Publié le par FGeminet

 

 

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  C'est un beau matin où au travail nous battions le fer avec mon collègue, que Dame Taupin m'avertit que la Médiathèque Jean Jaurès n'en avait pas fini avec les écrivains nivernais, et que la prochaine bataille serait livrée le 12 Mai 2012. Une programmation alléchante, dans un cadre différent dans lequel je m'étais installé en l'an 2010 à une table du Palai Ducal duquel j'en ressorti d'un avis mitigé.

 

Le 11ème salon des auteurs nivernais était pour moi le premier salon auquel je participai, et en m'y rendant quelque chose oppressait ma peur de me jeter dans l'inconnu. Je fis des rencontres, bonnes pour la plupart notamment un couple de pouetes, M. et Mme Lassale ( dont je fus triste d'apprendre l'absence au "Marché" du 12 Mai dernier ), M. Michel Benoit, auteur de Polars avec lequel les cigarettes se fumaient aussi vite qu'un point se perd sur un permis.


Ca, c'étais le bon côté de la chose, je n'oublie bien sûr pas le fait que les organisateurs étaient aux petits soins avec moi et que j'ai très vite (et bien) été pris en charge. 

 

Mais d'un autre côté, voilà que ma noirceur avait besoin de gagner du terrain, je ne me sentais plus comme un écrivain qui présentait son livre, mais comme un spectateur. La fin de journée, c'en était trop, il fallait que j'écrive, du méchant, oh bon sang que ça m'a soulagé, voici ce qui en découla :

 

 

Arrivé comme un insecte sur des marches pas assez hautes, voyez sous mes antennes les herbes intaillées que je désire sertir. Les auteurs s’exhibaient sur des toiles à demi tissées, l’encre leur sortait des yeux, ils saisissaient les lieux par leurs imprimés, ces idées noires de taille douze ou quatorze. C’était la première conquête de Décembre, la table portait mon nom, j’étais la frontière aux Haikus. Les livres étaient proscrits, attisant les pisteurs, avec un acompte d’inepties intellectuelles. J’étais racolé à l’éminence des empreintes du Japon, des pains pétris vendus sans passion.

Des regards cadenassés, comme happés par le ruban illuminant le pas de leur ombre, aveuglant leur attention au-delà du trépas, trébuchant en guise de soufflante. Ils soutiraient leur horloge, la catin aux talons aiguilles, en s’offusquant de marcher plus aisément qu’elle. Rien ne les attirait, ni-même leurs gosses qu’ils trainaient. Ils serraient de la main les bévues de leur impolitesse en s’attardant sur leur degré de compréhension, une liane tendue afin de quitter quelques instants le déroutement qui calfeutrait ma jouissance.

 

 

...Amen !

 

Puis vint ce fameux jour du 12 Mai 2012, durant lequel je fus logé chez Père Préau, à côté de moi se trouvait un expert en moulins, voilà sans doute pourquoi le vent tapait si fort...

On décerna à ma table une affiche de Pouète, nous devions êtres deux, moi-même je ne sais pas si j'étais présent !

Regards pour la plupart figés, qui ne laissaient rien dévoiler de plus qu'une soudaine envie de partir précipitamment devant le peu de foule qui se ruait vers eux.


Moi je m'en foutais, je n'avais pas grand nombre de visiteurs, certains ne se donnaient même pas la peine de saluer l'auteur du livre qu'ils tenaient dans leur main pour n'en lire qu'une ou deux lignes, mais je souriais.

A nouveau salon, nouvelles rencontres,parmi eux Gwendoline RAMEAU, qui avait osé venir me faire concurence en apparaissant avec un livre aussi publié chez EDILIVRE (haha) , et Jean Noel LEBLANC ouvert et super sympa.


La journée passe, il est 18h45 à ma montre, nous ne sommes plus que deux, Gwendoline et moi, à figurer auprès des tardifs visiteurs comme étant des " Auteurs Nivernais ", 18h58, je plie la nappe, et je rentre désoiffer mes intérêts.

Encore une fois je remercie la médiathèque et les partenaires pour l'organisation de cette journée qui m'a fait prendre conscience que c'est mon cul et non mon cerveau que je dois bouger !

 

Avant de vous quitter et de retrouver mon lit, voilà les quelques mots qui ont voulu s'assembler durant cette journée du 12 Mai, elle fera sans doute l'objet du texte d'ouverture de mon troisième livre ( qui sait ? )

 

 

 

 

Aux armes ! Le déguisement qui enrôle la plume du poète n'est plus, l'oiseau est mort. Ils partent de tout pour n'arriver à rien, la brèche depuis longtemps creusée prend des formes de tunnel sans issue.

Les écrivains ne se volent que les mots, l'argent qui leur manque a selon eux une valeur des plus amoindries, car la richesse de leur imagination est un toit plus sécurisant encore qu'une rémunération abstraite. Ils font de leur encre un assommoir à la pensée ralentie qui sévit les progénitures barricadées, et les affaiblis pour relever les formules de bon-sens survivantes.

 

 

( Et n'oubliez pas d'aller consulter la page de mon livre,

Mon livre sous vos yeux,

la maison d'édition propose un aperçu de mes cinq premiers textes, profitez-en ! )

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